L'essentiel de l'actualité des marchés
- Vincent Cartier
- il y a 7 heures
- 6 min de lecture
Tensions commerciales, Lecornu revient à Matignon, Shutdown aux US |
TRUMP |
Pékin a adressé une lettre officielle à l’ensemble de ses partenaires commerciaux, dont les États-Unis et l’Europe, instaurant une licence obligatoire pour tout produit contenant au moins 0,1 % de terres rares. Les entreprises doivent désormais déclarer la proportion exacte et l’usage final de ces matériaux stratégiques, afin d’éviter toute utilisation militaire. Washington a dénoncé une mesure « extrêmement hostile », perçue comme un moyen de pression sur les chaînes technologiques mondiales.En réponse, Donald Trump a annoncé une surtaxe de 100 % sur les importations chinoises à partir du 1ᵉʳ novembre, portant les droits de douane totaux à 130 %, et suspendu les exportations américaines de logiciels stratégiques. Les marchés ont aussitôt corrigé : S&P 500 – 2,7 %, Nasdaq – 3,6 %, Hang Seng – 3,5 %, Shanghai – 1,3 %.Malgré cette escalade, Trump garde la porte ouverte à un compromis avant le sommet APEC de Séoul prévu fin octobre, affirmant vouloir « aider la Chine, pas lui nuire ». |

LECORNU Sébastien Lecornu a formé un gouvernement de 35 membres sous la supervision d’Emmanuel Macron, avec pour mission de faire adopter un budget avant la fin de l’année. Deux motions de censure (LFI et RN) seront débattues cette semaine, tandis que le Conseil des ministres se tiendra mardi 14 octobre, consacré à la présentation du projet de loi de finances.Le budget doit être déposé cette semaine pour respecter le délai de 70 jours prévu par l’article 47. Sans vote avant le 31 décembre, l’État ne pourrait ni lever l’impôt ni financer ses dépenses. En cas de blocage, des dispositifs temporaires existent : comme en 2024, une loi spéciale (LOLF art. 45) pourrait prolonger les recettes et dépenses, mais en 2026, faute d’accord, une “année blanche” risquerait de geler les dépenses publiques.Cette incertitude budgétaire survient alors que la France sera évaluée par Moody’s le 24 octobre et Standard & Poor’s le 28 novembre.
ENTREPRISE • AstraZeneca : accord avec Trump pour baisser les prix des médicaments aux États-Unis Le laboratoire britannique a accepté d’appliquer aux patients américains de Medicaid les tarifs les plus bas pratiqués dans les pays développés, dans le cadre de la politique de “prix de la nation la plus favorisée” promue par Donald Trump. AstraZeneca prévoit d’investir 50 milliards $ aux États-Unis d’ici 2030, dont 4,5 milliards $ dans son site de Virginie, confirmant sa stratégie de production locale et de coopération avec l’administration américaine.
• Novo Nordisk met fin à sa division de thérapie cellulaire et se renforce dans la cirrhose Le groupe danois ferme sa division dédiée à la thérapie cellulaire contre le diabète de type 1, entraînant le licenciement d’environ 250 personnes, afin de concentrer ses moyens sur les traitements métaboliques. En parallèle, Novo Nordisk a acquis pour 5,2 milliards $ la biotech américaine Akero Therapeutics, dont le candidat Efruxifermin vise à traiter la maladie du foie gras et la cirrhose. Ce médicament, en phase III, a déjà montré une réduction significative de la fibrose hépatique. • Saint-Gobain engage 14 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030Le groupe consacre 12 milliards € à la croissance organique et aux acquisitions dans sa stratégie 2026-2030, et 8 milliards € au retour aux actionnaires, dont 6 milliards € de dividendes. Il relève ses objectifs financiers, visant une marge d’EBITDA entre 15 % et 18 % (contre 13–15 % auparavant) et une croissance supérieure à celle du marché. Les zones à fort potentiel — Amérique du Nord, Asie-Pacifique et pays émergents — devraient représenter 60 % des ventes à horizon 2030.
• BASF cède son activité revêtements à Carlyle pour 5,8 milliards € Le chimiste allemand a vendu 60 % de sa division “Coatings” au fonds américain Carlyle et au QIA qatari, tout en conservant 40 % du capital. L’activité, valorisée 7,7 milliards €, représente 3,8 milliards € de revenus, principalement liés à l’automobile. Cette cession illustre le recentrage du groupe sur la chimie de base et les matériaux, après la flambée des coûts énergétiques et la crise persistante du secteur automobile.
• Stellantis rebondit aux États-Unis après deux années de repli Les ventes du constructeur ont progressé de 6 % au troisième trimestre sur son premier marché, portées par Jeep (+11 %) et RAM. Les stocks, jugés “sains”, ont été réduits grâce à une politique de ristournes moyenne de 4 600 $ par véhicule. L’action a gagné près de 20 % depuis fin septembre. Le groupe mise sur le retour à la rentabilité aux États-Unis, soutenu par la fin des amendes CO₂ et par de nouvelles embauches commerciales en vue des lancements de 2026.
• Michelin pénalisé par la faiblesse du marché européen Le titre a reculé de 4 % après un troisième trimestre marqué par la baisse de la demande, notamment sur le segment poids lourds en Europe et aux États-Unis. Le ralentissement économique et les nouveaux droits de douane américains pèsent sur les volumes, estimés en recul de près de 5 % cette année. Les analystes anticipent une pression accrue sur les marges avant la publication du chiffre d’affaires du 22 octobre.
• Ferrari s’effondre en Bourse après des prévisions trop prudentes Le titre a chuté de 15 % à Milan et 13 % à New York, sa plus forte baisse historique, après la publication d’objectifs financiers jugés décevants. Le chiffre d’affaires devrait atteindre 9 milliards € en 2030 (+5 % par an), pour un EBITDA de 3,6 milliards €, bien en deçà des attentes du marché. Ferrari prévoit de maintenir 40 % de modèles thermiques, 40 % hybrides et seulement 20 % électriques à cet horizon." SHUTDOWN Selon le Council of Economic Advisers, chaque semaine de blocage retranche 0,2 point de croissance, soit 15 milliards $, et près de 60 milliards $ en un mois. Plus de 750 000 fonctionnaires sont au chômage technique, 1,9 million subissent un gel de salaire, et la consommation recule fortement. Les retards de paiements, de permis et de statistiques officielles bloquent aussi l’activité privée. Donald Trump, qui accuse les démocrates du blocage, a lancé des licenciements dans plusieurs ministères (Trésor, Santé, Commerce, Éducation, Cybersécurité) et menace de ne pas verser les arriérés de salaires, rompant avec la loi de 2019 garantissant leur rattrapage. Environ 300 000 postes civils pourraient être supprimés cette année dans le cadre de sa politique de réduction d’effectifs.
TOKYO Le parti Komei, issu du mouvement bouddhiste Soka Gakkai, a rompu son alliance de 26 ans avec le Parti libéral-démocrate (PLD), dénonçant le refus de Sanae Takaichi de renforcer le contrôle du financement politique et la réhabilitation de Koichi Hagiuda, impliqué dans le scandale des « caisses noires ». Cette rupture prive le PLD de majorité et compromet la nomination de Mme Takaichi comme Première ministre.Le Komei a annoncé qu’il voterait désormais avec l’opposition, notamment sur le budget, jugeant la coalition « dans son état actuel » intenable. Dans ce contexte, Yuichiro Tamaki, chef du PDP, tente de fédérer l’opposition, tandis que le PLD cherche de nouveaux alliés pour éviter une dissolution.
BCE À trois semaines de sa réunion du 30 octobre à Rome, la BCE laisse entendre qu’elle maintiendra le statu quo monétaire. Les « minutes » de la dernière séance révèlent une inquiétude croissante face au risque d’une inflation inférieure à l’objectif de 2 %. Plusieurs membres du Conseil estiment que les risques sont désormais orientés à la baisse, sous l’effet du reroutage des exportations chinoises vers l’Europe et des tensions commerciales avec les États-Unis.
AUTOMOBILE Depuis Turin, Ursula von der Leyen a exhorté l’Union européenne à adopter une stratégie « IA first » afin d’accélérer le développement des véhicules autonomes et de relancer un secteur automobile fragilisé. Face à l’avance américaine et chinoise, la présidente de la Commission a insisté sur l’urgence de produire en Europe des modèles « conçus pour les routes européennes », capables d’améliorer la sécurité, de fluidifier la mobilité et de préserver l’emploi dans une filière clé.
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AGENDA ÉCONOMIQUE Mardi 14 octobreUSD - 18H20 - Discours de Powell Mercredi 15 octobreUSD - 14H30 - Indice des prix à la consommation Jeudi 16 octobreUSA - 14H30 - Ventes au detailUSA - 14H30 - Inscription hebdo. au chômageEUR - 18H00 - Discours de Lagarde Vendredi 17 octobreEUR - 11H00 - Indice des prix à la consommationUSA - 14H30 - Création d'emplois non agricoleUSA - 14H30 - Taux de chômage |
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