L’essentiel de l'actualité des marchés

Trêve entre la Chine et les Etats-Unis, Notation de la France et Sanctions contre la Russie

ETATS-UNIS - CHINE

Washington et Pékin ont annoncé un cadre d’accord visant à apaiser leurs tensions commerciales. La Chine accepte de repousser d’un an l’entrée en vigueur de son régime de licences sur les exportations de terres rares, facilitant l’accès de l’industrie américaine à ces matériaux stratégiques. En parallèle, Pékin s’engage à reprendre des achats massifs de soja américain, offrant un soutien immédiat au secteur agricole des États-Unis. Cet accord permet d’éviter, pour l’instant, la hausse de 100 % des droits de douane prévue le 1er novembre, même si les discussions doivent encore aboutir à un accord définitif.

FRANCE

Dernière à se prononcer cet automne, Moody’s a choisi de maintenir la note de la France à Aa3 mais d’en abaisser la perspective de “stable” à “négative”, là où Fitch et S&P ont déjà procédé à une dégradation. L’agence souligne la détérioration des prévisions de croissance (0,7 % en 2025 selon le FMI contre 1 % prévu précédemment) et la fragilité de la trajectoire budgétaire, le déficit étant encore attendu à 5,4 % du PIB en 2025. Le coût annuel de la dette, passé de 60 à 65 Mds €, pourrait dépasser 70 Mds € en 2025. Moody’s s’inquiète aussi de la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028, dont le coût croîtra fortement, mais salue la stabilité politique qui en découle. Les marchés, déjà préparés, laissent le taux à dix ans au niveau de l’Italie (3,43 %), pourtant notée Baa3.

ENTREPRISE

• BNP Paribas – De nouveau rattrapée par la justice américaineUn jury fédéral de Manhattan a condamné BNP Paribas à verser 20,5 M $ à trois plaignants soudanais pour son rôle présumé dans le financement du régime d’Omar el-Béchir. La décision pourrait ouvrir la voie à plus de 20 000 autres recours, soit un risque théorique supérieur à 150 Md $ selon Bloomberg. La banque conteste un verdict « manifestement erroné » et prévoit un appel, tout en refusant toute pression à la transaction. L’affaire réactive le spectre de 2014, lorsqu’elle avait payé une amende record de 8,97 Md $, illustrant une nouvelle fois l’extraterritorialité du droit américain.

• Intel – Résultats supérieurs aux attentes mais prudence sur le T4Le groupe californien a publié un bénéfice ajusté de 0,23 $ par action au troisième trimestre, supérieur aux anticipations, avec une marge brute de 40 %, également au-delà des prévisions. Ces résultats marquent une étape importante dans la restructuration engagée par le nouveau CEO Lip-Bu Tan, qui a réduit les coûts, cédé plusieurs actifs et procédé à des suppressions de postes. Intel anticipe pour le T4 un chiffre d’affaires entre 12,8 et 13,8 Mds $, légèrement inférieur au consensus.

• Netflix – Une déception sans remise en cause du modèleLe titre chute de –10 % après des résultats trimestriels jugés décevants : bénéfice inférieur aux 3 Md $ attendus, en raison d’une charge exceptionnelle de 600 M $ liée à un litige fiscal au Brésil. La marge opérationnelle recule à 28,2 % (contre 29,2 %), et la guidance du T4 est jugée prudente (marge 23,9 %). Malgré cela, Netflix conserve une avance nette avec 300 M d’abonnés, une production mondiale maîtrisée et des relais de croissance dans la publicité, l’IA et les contenus interactifs.

• Airbus / Thales / Leonardo – Naissance d’un géant spatial européenLes trois groupes ont signé un protocole d’accord pour fusionner leurs activités spatiales dans une nouvelle entité commune basée à Toulouse (25 000 employés, 6,5 Md€ de CA, carnet de commandes proche de 20 Md€). Objectif : créer un leader mondial dans les satellites civils et militaires. Le capital sera réparti entre Airbus (35 %) et Thales/Leonardo (32,5 % chacun). Le lancement est prévu en 2027, sous réserve d’approbations réglementaires. Le projet, salué par Bercy, répond aux ambitions de souveraineté européenne dans un contexte de rivalité technologique accrue.

• Sanofi – Solide progression au T3 portée par Dupixent et les nouveaux lancementsLe groupe enregistre un chiffre d’affaires de 12,4 Mds € (+7 % à taux constants), tiré par la montée en puissance de Dupixent, qui atteint 4 Mds € de ventes trimestrielles, et par les nouveaux produits (1,8 Md €, soit 15 % du total). Le BNPA ressort à 2,91 €, en hausse de 13 %, grâce à une amélioration de la marge brute (+2,5 pts) et à la maîtrise des coûts. Les vaccins reculent, pénalisés par la concurrence sur la grippe et un taux de vaccination plus faible aux États-Unis. La direction confirme ses objectifs 2025 (croissance à un chiffre élevé du CA et à deux chiffres du bénéfice) et souligne la dynamique du pipeline, avec les avancées d’Amlitelimab (dermatite atopique), Wayrilz (maladies auto-immunes rares) et la poursuite de l’expansion d’Altuviiio en hémophilie.

• Accor – Rebond de la rentabilité et relèvement des perspectives annuelles

Le groupe hôtelier affiche un chiffre d’affaires stable à 1,37 Md € au T3 2025 (+0,1 % à taux constants), dans un contexte marqué par la fin de l’effet JO en France. Le RevPAR global progresse de 0,8 %, porté par le segment Luxe & Lifestyle (+5 %), tandis que le Premium & Économique recule légèrement (-1,1 %). Accor relève sa prévision d’EBE courant pour l’exercice à +11–12 % (contre +9–10 % précédemment), grâce à des mesures d’économies additionnelles et à une gestion stricte des coûts. Le groupe annonce par ailleurs une nouvelle tranche de rachat d’actions de 100 M€ au 4e trimestre et envisage une introduction en Bourse d’Ennismore, sa filiale Lifestyle, tout en en conservant le contrôle.

• Dassault Systèmes – Objectifs revus à la baisse, le titre chute de 15 %Le groupe de logiciels industriels a abaissé sa prévision de croissance annuelle à +4–6 % (contre 6–8 % initialement), plombé par Medidata, sa filiale dédiée aux essais cliniques, en recul de 3 %. Le chiffre d’affaires trimestriel progresse de 5 % à 1,5 Md€, mais la volatilité macro et les tensions commerciales freinent les signatures de contrats. Malgré une marge en hausse à 21 %, le marché sanctionne lourdement le titre.

• Edenred – Rebond technique après un T3 solide malgré les contraintesLe titre bondit de +14 % après la publication d’un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de +6,5 %, porté par l’Amérique latine (+12,1 %) et un redressement en Europe (+4,7 %). Le plafonnement italien des commissions à 5 % pèsera 60 M€ sur l’EBITDA 2025, mais le groupe confirme une croissance de +10 % de ce dernier à périmètre constant. Les acquisitions contribuent positivement (+2,3 pt). Edenred maintient son plan 2030 (5 Md€ de revenus).

RUSSIE

L’annonce de sanctions américaines et européennes visant directement Rosneft et Lukoil, piliers des exportations de pétrole brut russe, a provoqué un bond immédiat des cours. Washington a élargi ses mesures aux importations d’énergie vers l’Europe, l’Inde et le Japon, ravivant les craintes de tension sur l’offre mondiale. Cette escalade touche pour la première fois le cœur du système pétrolier russe qui conserve toutefois des voies d’exportation alternatives via sa flotte « fantôme », des assureurs non occidentaux et des paiements hors dollar.

ETATS-UNIS - CANADA

Donald Trump a annoncé la rupture immédiate des discussions commerciales avec le Canada, en réaction à une campagne publicitaire lancée par la province de l’Ontario, qu’il juge « scandaleuse » et manipulant les propos de Ronald Reagan sur les droits de douane. Ottawa défend une initiative de 75 M$ visant à sensibiliser les électeurs américains aux effets des hausses tarifaires décidées par Washington. Cette escalade intervient alors qu’un accord sur l’acier, l’aluminium et l’énergie semblait proche avant le sommet de l’APEC fin octobre. Le Premier ministre canadien Mark Carney s’est dit prêt à reprendre le dialogue, malgré la fermeté du président américain. Les tensions pèsent sur l’industrie automobile de l’Ontario, dans un contexte où plus de 75 % des exportations canadiennes dépendent toujours du marché américain.

CHINE

Le Comité central a adopté le 15ᵉ plan quinquennal (2026-2030), plaçant la sécurité nationale et l’autonomie technologique au cœur de la politique économique. Pékin entend renforcer ses capacités industrielles, scientifiques et militaires d’ici 2035, tout en accélérant la transition verte et le rééquilibrage vers la consommation intérieure, désormais considérés comme des piliers de stabilité et de croissance. La Chine consolide parallèlement son emprise sur les ressources stratégiques, notamment les terres rares, dont elle contrôle 61 % de l’extraction mondiale et 92 % du raffinage. En restreignant ses exportations, Pékin rappelle que la rivalité technologique se joue autant dans les laboratoires que dans les mines, prolongeant la stratégie de « modernisation socialiste » prônée par Xi Jinping, où puissance industrielle, souveraineté technologique et centralisation politique convergent.

AGENDA ÉCONOMIQUE

Lundi 27 octobre

USA - 15H00 - Ventes de logements neufs

Mardi 28 octobre

USA - 15H00 - Confiance des consommateurs

Mercredi 29 octobre

USA - 15H30 - Stocks de pétrole brut

USA - 19H00 - Décision de la FED sur les taux d'intérêt

USA - 19H30 - Conférence de presse du FOMC

Jeudi 30 octobre

FRA - 7H30 - PIB français

USA - 13H30 - PIB USA

EUR - 14H15 - Décision de la BCE sur les taux d'intérêt

EUR - 14H30 - Conférence de presse de la BCE

EUR - 16H15 - Discours de Largarde

Vendredi 31 octobre

EUR - 11H00 - Indice des prix à la consommation

USA - 13H30 - Indice des prix à la consommation