L’essentiel de l'actualité des marchés
- Vincent Cartier
- il y a 6 jours
- 6 min de lecture
Shutdown, Cour suprême, Santé et véhicules électriques |
SHUTDOWN |
Après quarante jours de paralysie budgétaire — la plus longue de l’histoire américaine — sénateurs, démocrates et républicains ont conclu un accord provisoire finançant l’administration jusqu’à janvier 2026. Adopté par 60 voix contre 40, le texte doit encore être validé par la Chambre des représentants avant d’être promulgué par Donald Trump. L’accord prévoit le renflouement du programme d’aide alimentaire pour 42 millions d’Américains, la réintégration des fonctionnaires fédéraux licenciés et le versement rétroactif de leurs salaires. Un vote séparé portera sur la prolongation des aides à la santé issues de l’Obamacare, point majeur de désaccord entre les partis. Les conséquences du blocage ont été sévères : plus de 2 700 vols annulés, 10 000 retardés et des centaines de milliers d’agents publics privés de rémunération depuis le 1er octobre. À l’approche de Thanksgiving, les autorités redoutent une aggravation du chaos aérien. |

DROITS DE DOUANE Le 5 novembre, la Cour suprême a examiné la légalité des droits de douane imposés par Donald Trump au titre de l’IEEPA (loi de 1977 sur les pouvoirs économiques d’urgence). Ce texte, conçu pour répondre à une « menace inhabituelle et extraordinaire », a été utilisé par la Maison-Blanche pour justifier des tarifs sur la quasi-totalité des partenaires commerciaux des États-Unis, au motif que les déficits commerciaux chroniques menaceraient la sécurité nationale. Les juges devront déterminer si cet argument entre bien dans le champ d’application de la loi. Plusieurs juridictions inférieures ont déjà jugé ces tarifs illégaux, estimant qu’un déficit existant depuis cinquante ans ne saurait constituer une urgence. Au-delà des enjeux budgétaires, cette décision pourrait redéfinir les limites du pouvoir présidentiel : un revers serait un coup dur pour la stratégie commerciale de Donald Trump, tandis qu’une validation renforcerait son autorité sur la politique économique et le commerce extérieur.
ENTREPRISE • Tesla – Plan de rémunération record pour Elon Musk, entre validation et polémiqueLes actionnaires de Tesla ont approuvé à plus de 75 % un plan de rémunération inédit pouvant atteindre 1 000 Md$ pour Elon Musk, soit le plus important jamais accordé à un dirigeant d’entreprise. Ce programme repose sur 12 tranches d’actions liées à des objectifs ambitieux : capitalisation de 2 000 à 8 500 Md$, 20 millions de véhicules livrés par an, 1 million de robotaxis et jusqu’à 400 Md$ de bénéfices ajustés à horizon dix ans. Cette décision, intervenue lors de l’assemblée générale d’Austin, intervient malgré l’opposition de plusieurs grands investisseurs institutionnels, dont le fonds souverain norvégien. Les soutiens de Musk défendent au contraire la vision d’un entrepreneur “hors norme”, moteur de la valeur créée par Tesla. Mais le plan, qualifié d’« absurde » et « démesuré » par certains élus américains, ravive le débat sur la concentration du pouvoir et les risques éthiques liés à la dépendance du groupe envers son fondateur. • Pfizer – Victoire face à Novo Nordisk dans la bataille pour Metsera, au prix fortAu terme d’une semaine de surenchères et d’affrontements juridiques, Pfizer s’est imposé face à Novo Nordisk pour le rachat de la biotech américaine Metsera, spécialisée dans les traitements anti-obésité. L’offre révisée, pouvant atteindre 10 milliards $, soit 2,7 milliards $ de plus que prévu, inclut des paiements liés aux succès cliniques et réglementaires des futurs médicaments. Metsera a retenu la proposition de Pfizer, déjà validée par la Federal Trade Commission, tandis que celle de Novo Nordisk présentait un risque antitrust. L’opération renforce la position de Pfizer sur le marché de l’obésité, dominé par Wegovy, et souligne la nouvelle rivalité stratégique entre les deux groupes. Malgré un coût élevé, le rachat offre à Pfizer un positionnement clé dans un segment à forte croissance. • Deutsche Telekom – Partenariat stratégique avec Nvidia dans le cloud industriel IALe groupe allemand a annoncé le lancement d’un cloud d’intelligence artificielle dédié à l’industrie, en partenariat avec Nvidia et SAP, pour un montant de 1,2 milliard de dollars. L’infrastructure, installée à Munich et équipée de 10 000 GPU Blackwell, sera opérationnelle au 1ᵉʳ trimestre 2026. Destiné aux entreprises industrielles, aux services publics et à la défense, ce cloud permettra de développer des applications d’IA, de la robotique intelligente aux modèles de langage de grande taille. Plus de 100 entreprises se sont déjà engagées à y recourir dans le cadre de l’initiative « Made for Germany ». Deutsche Telekom et Nvidia se disent prêts à accroître leurs investissements si la demande confirme le potentiel de ce projet, présenté comme un pilier de la souveraineté numérique européenne. • Engie – Résultats solides et objectifs confirmés malgré la baisse des prix de l’énergieEngie a publié des résultats conformes à ses prévisions, démontrant la résilience de son modèle dans un contexte de recul des prix de gros et de volumes hydrauliques limités. Sur les neuf premiers mois de 2025, le chiffre d’affaires ressort à 52,8 Md€, stable (+1,8 % à périmètre constant), pour un Ebit hors nucléaire de 6,3 Md€, en baisse de 7 % en organique. Le plan de performance, lancé début 2025, a déjà généré près de 500 M€ d’économies, soutenant une génération de cash-flow élevée à 11,4 Md€. Engie confirme viser le haut de ses fourchettes annuelles, avec un résultat net récurrent entre 4,4 et 5 Md€ et un Ebit hors nucléaire entre 8 et 9 Md€. La directrice générale, Catherine MacGregor, se veut confiante dans la capacité du groupe à maintenir une performance robuste au quatrième trimestre, appuyée sur la montée en puissance des renouvelables et la discipline financière. • Veolia – Solide performance et objectifs 2025 confirmésVeolia a publié des résultats en nette progression sur les neuf premiers mois de 2025, supérieurs aux attentes du marché. Le chiffre d’affaires atteint 32,3 Md€, en hausse de 1,7 % à périmètre constant (+3,2 % hors effet prix de l’énergie), tandis que l’EBITDA progresse de 5,4 % à 5,08 Md€, avec une marge portée à 15,7 %. Le résultat opérationnel courant s’élève à 2,74 Md€, en hausse de 7,9 %. Le groupe confirme ses objectifs annuels, visant une croissance organique de l’EBITDA de 5 à 6 %, des économies de coûts supérieures à 350 M€, et des synergies cumulées de 530 M€ d’ici fin 2025. Il anticipe également une progression du résultat net courant d’environ 9 % et une croissance du dividende en ligne avec celle du bénéfice net par action. Veolia reste porté par la demande mondiale en traitement de l’eau et des déchets, et par une dynamique soutenue dans les activités environnementales, notamment en Europe et en Asie. • Legrand – Repli boursier après des résultats jugés en deçà des attentesLe titre Legrand a chuté de plus de 11 % le 6 novembre, après la publication de résultats trimestriels solides mais inférieurs aux anticipations du marché. Le chiffre d’affaires progresse de 6,7 % en organique, pour une marge opérationnelle ajustée stable autour de 20 %. La croissance reste soutenue aux États-Unis (+14,4 %), portée par l’essor des data centers, désormais à l’origine d’environ un quart des ventes du groupe. Selon Benoît Coquart, directeur général, l’équipement électrique des centres de données « n’est déjà plus une niche de marché ». Legrand y a réalisé 18 acquisitions depuis 2018, dont celle d’Avtron Power Solutions (1,1 Md$), tout en maintenant ses investissements massifs aux États-Unis, qui représentent 40 % du chiffre d’affaires. Malgré des fondamentaux solides et des objectifs annuels confirmés (croissance de 10 à 12 %, marge de 20,5 à 21 %), le titre subit un mouvement de prise de bénéfices après un fort parcours boursier depuis le début de l’année. | PHARMACEUTIQUE Le 6 novembre, Donald Trump a annoncé à la Maison-Blanche un accord majeur avec Eli Lilly et Novo Nordisk pour réduire fortement le prix de leurs traitements anti-obésité vedettes, Wegovy et Zepbound, ainsi que des nouvelles versions orales à venir. Les prix, jusqu’ici supérieurs à 1 000 $ par mois, seront abaissés à 350 $, puis 245 $ d’ici deux ans, via un portail gouvernemental baptisé TrumpRx.gov. Ces médicaments seront également partiellement pris en charge par Medicare et Medicaid dès 2026, une première aux États-Unis. En échange, les laboratoires bénéficieront d’exemptions de droits de douane et de procédures d’approbation accélérées. L’administration estime que cette mesure pourrait permettre un accès élargi à ces traitements pour des millions d’Américains, alors que 40 % de la population adulte souffre d’obésité.
AUTOMOBILE La Commission européenne prépare pour le 10 décembre une série de mesures favorables aux constructeurs français. Stéphane Séjourné, commissaire chargé de l’industrie, a confirmé un assouplissement des objectifs CO₂ et une approche plus “neutre technologiquement” après 2035, permettant la poursuite de certaines motorisations hybrides ou à carburants de synthèse. Bruxelles envisage aussi de dissocier les utilitaires légers de la trajectoire 2035, afin de tenir compte de leur électrification plus lente, et de créer un cadre allégé pour les petites voitures, visant un prix cible autour de 15 000 €. |
Jeudi 13 novembre
USA - 14H30 - Indice des prix à la consommation
USA - 14H30 - Inscriptions hebdo. au chômage
USA - 18H00 - Stocks de pétrole brut
Vendredi 14 novembre
FRA - 08H45 - Indice des prix à la consommation




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